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Le leader du groupe séparatiste camerounais arrêté par la police norvégienne plaide non coupable

L'homme connu sous le nom d'Ayaba Cho ne plaide pas coupable, a déclaré l'avocat de la défense Morten Engesbak à NTB la chaîne publique du pays scandinave.

Le Nord-ouest et le Sud-Ouest du cameroun connaissent une crise séparatiste depuis 2016

" Mon client plaide non coupable et s'oppose à la détention. Il estime que cette accusation repose sur une mauvaise compréhension de la situation au Cameroun et de son rôle dans cette affaire. Il souhaite coopérer avec la police pour éclaircir l'affaire", écrit-il .


"La Norvège a la responsabilité internationale de veiller à ce que nous ne soyons pas un refuge pour les personnes qui commettent des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité. C'est la première fois qu'une personne en Norvège est accusée d'incitation aux crimes contre l'humanité", a déclaré Anette Berger, la procureure chargée de l'affaire.


C'est le mardi 24 septembre dernier, que L'accusé Ayaba cho a été arrêté à Oslo. L'homme d'une cinquantaine d'années a été arrêté dans le cadre d'une action planifiée par Kripos le Service national d'enquête criminelle de Norvège.


Qui est Ayaba Cho?


Née le 25 août 1972, Ayaba Cho Lucas, 52 ans, a étudié à l'Université de Buea au Cameroun, UB, mais a été licenciée pour avoir mené une manifestation contre les autorités contre une augmentation des frais de scolarité. C'était en 1993. Il est originaire de Mankon, division de Mezam, dans la région du Nord-Ouest.


Il a ensuite fui en Norvège où il a étudié les droits de l’homme et le développement à l’Université des sciences de la vie du pays.


Ayaba Cho est le cerveau du groupe séparatiste Ambazonia Governing Council, AGC et du groupe armé Ambazonia Defence Forces, ADF. Les ADF, il faut le dire, ont contribué à plus de 80 % des atrocités perpétrées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.


Avant de créer ces organisations au lendemain de la crise anglophone, Ayaba, longtemps engagé dans le militantisme, était secrétaire général de la Southern Camerouns Youth League, SCYL. Il est l’auteur du livre « Not Guilty : An African Refugee Experience ».


Il a conclu unilatéralement une alliance avec l'État virtuel d'Ambazonie et le peuple autochtone du Biafra, IPOB au Nigeria. Le 9 avril 2021, Ayaba Cho et le leader de l'IPOB, Nnamndi Kanu, ont organisé une sortie de presse annonçant leur alliance.


Le leader séparatiste est accusé d'être le cerveau de plusieurs autres groupes armés opérant dans les deux régions anglophones.


En mars 2022, il aurait publié un message sur son ancien compte Twitter, désormais X, assumant la responsabilité de l'attaque contre le lycée gouvernemental bilingue, GBHS, Ekondo-Titi dans la division Ndian de la région du Sud-Ouest. Plusieurs étudiants et un tuteur ont été tués dans cette attaque.


Jusqu'à présent, les bandes de plusieurs groupes lourdement armés, qui se déchaînent occasionnellement dans certaines parties des divisions Mezam et Momo, seraient responsables devant Ayaba Cho Lucas.

L'incendie récent de taxis à Bamenda parce qu'ils n'étaient pas peints aux couleurs séparatistes bleu et blanc, est également attribué à Ayaba Cho. Ayaba Cho serait également celui qui aurait empêché la société de gestion des déchets HYSACAM de travailler à Bamenda.


Depuis plus de huit ans de crise anglophone, il s'est montré intransigeant dans ses déclarations sur la séparation des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du reste du Cameroun.

Les violences dans les deux régions anglophones du pays ont déjà couté la vie à plus de 6000 personnes depuis 2016, estime l’ONG Human Rights Watch.


Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, OCHA, dans son dernier rapport, estime qu'au moins 638 421 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays en raison de la violence dans les deux régions, tandis que plus de 63 204 ont fui vers le Nigeria.

Lors de la dernière rentrée scolaire, les groupes armés ont menacé de s’en prendre à ceux qui prendraient le chemin des classes, demandant le boycott de l’école.


Le gouvernement camerounais essaie une opération Main tendue aux combattants, à travers une commission mise sur pied en 2018. En avril dernier, le patron de la structure a déclaré être sur le point de reverser à la vie civile, quelques 4000 ex-combattants qui ont fait leur reddition et qui ont été formés dans des métiers de reconversion.


Les autorités ont tenté de résoudre le problème en prenant comme résolution, lors du « Grand Dialogue National », tenu en 2019, d’accorder une autonomie spéciale aux deux régions anglophones.

Cette spécificité déjà prévue dans la constitution de 1996 devrait permettre aux deux régions anglophones d’élaborer des politiques publiques dans les domaines de l’éducation et de la justice. Elles devraient bénéficier d'une chambre de représentants et d'une chambre des chefs traditionnels.


Mais depuis l’adoption de la loi en 2019, les choses n’ont pas assez avancé. "Au plan institutionnel et politique, le Public Independent Conciliator a été nommé. Les Assemblées exécutives régionales ont été mises en place, mais au plan pratique, on n'observe pas une grande différence entre ce qui est fait dans les huit régions francophones et ce qui est fait au NOSO", explique Bertrand Iguigui, chercheur sur les questions de décentralisation à l’université de Douala.


Plusieurs résolutions du dialogue national de 2019, sensées résoudre la crise dans les régions anglophones, n’ont pas encore été mises en pratique, selon se nombreux politiciens. La raison est que « le casting de ce dialogue n’a pas été bien fait » pensent-ils.

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